Qui veut être le Kodak de demain ?
La veille et ses outils ont pour vocation de nourrir les décisions stratégiques les plus éclairées des décideurs RH et des dirigeants de l’organisation. Une organisation qui se donne une méthodologie de veille souhaitera anticiper et exploiter les opportunités présentes et futures dans ses marchés actuels et en émergence.
Le 17 avril dernier, je partageais avec le groupe Web2Biz mon expérience dans l’implantation d’un modèle et processus de veille continu dans une entreprise de consultation. Le but était de montrer comment une PME de 90 personnes peut développer un processus qui conduit sa direction à des décisions concrètes lors de sa planification stratégique.
Voici quelques idées partagées lors de cette belle rencontre.
La veille développe plusieurs compétences critiques le futur de votre organisation
D’ici 2020 (ce n’est pas si loin), les entreprises qui seront les plus agiles et les plus efficaces auront démontré leur capacité à utiliser habillement 6 compétences. Ces compétences sont essentielles pour que les organisations se déploient dans un monde en mutation
Écoute
Lecture de l’environnement
Vision
Décision face à la complexité et l’incertitude
Innovation continue
Agilité dans le changement
Les notions importantes pour un processus de veille efficace
Veille Online Veille Offline
Les outils de veille sur l’Internet sont nombreux et le plus souvent gratuits pour qui veut débuter simplement. La veille a toujours reposé sur la capacité à écouter différentes sources. A l’heure du tout digital, l’effet de loupe (redondance des mêmes contenus) et d’infobésité ne doit pas nous détourner de la veille sociale, basée sur les rencontres, les échanges et les réseaux d’individus (Clubs, Forums, Salons, Congrès, Amis, Professeurs, Étudiants, Anciens collègues, etc.).
Typologie des différentes formes de veille
Avant de se lancer, il convient de déterminer le type de veille que l’on souhaite mettre en place en priorité pour rencontrer les besoins de l’organisation :
Veille technologique
Veille concurrentielle et commerciale
Veille scientifique
Veille juridique
Veille de réputation et e-réputation
Qualité des sources
Sans sources de qualité, pas de veille fructueuses. Il convient de trouver les sources primaires les plus qualitatives de données ou d’analyse. Les universités, les centres de recherches et d’études, les organismes publics, les « influenceurs » du monde universitaire et des affaires, les blogueurs, les journalistes, les professionnels qui diffusent de l’information sont autant de sources potentiels. Quand ils citent leurs sources, un veilleur se doit d’utiliser la source la plus riche ou la plus synthétique et la plus pertinente.
Veilleurs Agents de vigie
Dans l’organisation, il convient de trouver les personnes les plus susceptibles d’avoir un intérêt pour faire de la veille (Marketing, Ventes, R&D, Juridique, Achats, Direction).
Ensuite, il est possible de rallier les personnes les plus curieuses et les plus branchées pour se joindre au réseau de veille.
Les agents de veille doivent en premier lieu se destiner à faire un type de veille spécifique. Puis, ils se branchent sur les outils de veille. Ils qualifient leurs sources. Ils lisent et rencontrent. Ils émettent des alertes de veille (sur le réseau social d’entreprise par exemple ou par courriel). Ils synthétisent et ils documentent les tendances lourdes et les signaux faibles. Au besoin, ils peuvent développer des produits de veille spécifiques selon les besoins de l’entreprise.
Information blanche Information grise Information noire
L’information recueillie sur le web ou par vos contacts n’a pas la même valeur selon qu’elle est publique (information blanche), réservée (information grise) ou secrète (information noire).
Selon les enjeux, les informations grises et noires peuvent vous conduire à obtenir les données d’un rapport de recherche d’un organisme d’étude ou les conclusions stratégique du conseil d’administration de votre concurrent. Plus l’information est noire, plus nous sommes dans le domaine de la guerre économique et le renseignement secret.
Information Renseignement Intelligence
Pour que la veille soit pertinente pour des dirigeants d’entreprise, il faut que l’information soit traitée et transformer en impact pour l’organisation :
Création d’actifs
Réutilisation d’actifs
Destructions d’actifs
A court, moyen ou long terme
L’information est valable pour tous mais elle peut prendre tout son sens quand elle est mise en contexte et en dynamique pour l’organisation au regard de son marché et de ses variables et contraintes. On parle alors de renseignement.
L’intelligence, quant à elle, permet l’intégration systémique de tous les renseignements au regard de la stratégie, de l’environnement dynamique et de la lecture des variables et contraintes du marché et de l’environnement.
Tendances lourdes et signaux faibles
Les tendances lourdes sont liées à des facteurs connus et bien identifiés, constants et profonds. Le vieillissement démographique et la rapidité de circulation de l’information en sont deux par exemple qui ne surprendront personne.
Les signaux faibles (notion de physique), indiquent les prémices d’une onde de changement ou d’une onde choc future. Ces indices avancés émergent silencieusement chez les clients et fournisseurs leaders d’un marché ou sur des marchés émergents. Ils préfigurent les tendances et donnent une longueur d’avance à ceux qui savent les écouter.
Méthodologie pour transformer l’information en renseignement
Faire émerger les variables et les incertitudes
Qualifier, Écouter, Synthétiser,
Distiller, Élever,
Scénariser, Cartographier
Diffuser, Approprier, Concrétiser
Exploiter la Sérendipité, l’Origination, l’Adaptation, la Transposition
Enrichir la veille avec le Benchmarking, la Curation, le Mindmapping
Déployer l’Intelligence collective, entreprise et écosystème apprenant
Les outils de la veille
Pour collecter de l’information (quelques exemples)
Moteurs de recherche (Google, Bing, Yahoo)
Métamoteurs de recherche
Twitter (listes Twitter, Hastag, recherche)
LinkedIn (Contacts, Groupes de discussion, Posts)
Google Alert (Couriels d’information envoyés sur la base de mots clés détectés sur le web)
Mention (Couriels d’information envoyés sur la base de mots clés détectés sur le web)
Google Reader RSS et ses remplaçants à compter du 1er juillet 2013
Yahoo Pipes
Netvibes (lecteur de flux RSS)
Flipboard (lecteur de flux RSS)
Collecte et diffusion de sources (quelques exemples)
Delicious (Curation de liens, partage en mode collaboratif)
SocialMention (Curation de liens, partage en mode collaboratif)
Diigo (Curation de liens, partage en mode collaboratif)
Summly (Algorithme de synthèse d’articles)
Paper-Li (Curation de liens, partage en mode collaboratif)
StumblUpon (Curation de liens, partage en mode collaboratif)
Pour diffuser sa veille en interne ou aux clients (quelques exemples)
Storify (Curation de liens, partage en mode collaboratif)
Scoop-it (Curation de liens, partage en mode collaboratif)
Bagtheweb (Curation de liens, partage en mode collaboratif)
Prezi (Présentation dynamique)
Yammer (Réseau social d’entreprise, RSE)
Les produits de la veille
Pour créer de la valeur et développer une culture de veille, les produits de la veille sont clés. Ils concrétisent les efforts de vigie en ancrages synthétiques, utiles à la prise de conscience, la lecture synthétique et la prise de décision.
Courriels d’information, Courriel d’alerte,
Informations, Résumés, Références, Tweets,
SEO / SEM pour optimiser son référence et ses campagnes en ligne
Gestion de communautés sur groupes de discussion fermés ou ouverts
Revue de liens et billets de blogue, Curation,
Carnet de tendance, White Paper, Étude de cas Case Study,
Article de blogue ou post dans le Réseau Social d’Entreprise (RSE)
Cartographie, étude de marché, plan d’affaire
Conférences, conseils
Scénarios prévisionnels et futurologie
Plan stratégique
Culture d’innovation culture client, culture du changement et du développement continu
Autodiagnostic de démarquation par la veille
Posez-vous ces quelques questions pour savoir si la veille contribue ou pourrait contribuer à votre différenciation sur votre marché.
Sur quels nouveaux aspects pensez-vous que vous devriez travailler avec vos clients d’ici 3 ans ?
Quelle proportion de vos confrères, concurrents, fournisseurs, clients peuvent présenter les 3 ou 4 tendances majeurs dans votre secteur pour les prochaines années ou expliquer le marché actuel ?
Quelle proportion de vos clients recherchent à être avisés sur leur environnement et les variables qui créent des changements dans leur modèle d’affaire ?
Quel lien faites-vous entre le développement d’affaires et la capacité d’être bien informé, à être à la pointe dans votre domaine, à innover pour vos clients ?
Quelle forme de veille me conviendrait ?
Combien de temps consacrez-vous à votre développement professionnel ?
Comment préférez-vous vous développer (lire, entendre, discuter, expérimenter) ?
Pour terminer, je citerai Peter Drucker, source d’inspiration et de raison :
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